dimanche 10 mars 2024

Voir Clair

          Journée de transferts d’autobus entre deux garages. Celui de Sainte-Agathe où l’on fait de la mécanique et celui de Saint-Donat où l’on n’en fait pas.  Je suis parti en matinée avec un autobus et j’ai suivi Bernard le boss des bus pour laisser un véhicule pour un des chauffeurs qui roulent dans cette partie du nord. On en a ramené un autre pour une inspection vers Sainte-Agathe, une trentaine de kilomètres dans de la belle gadoue salée, le soleil dans face sur la route 329. Rien de stressant. Bernard  jase de ses prochaines vacances de golf dans le sud et d’un remplacement d’un circuit que je vais probablement faire à la fin du mois. Un autre chauffeur qui s’en va dans le sud. Décidément, c’est le temps des vacances comme dirait l’autre !  

          L’après-midi, je repars du garage pour retourner l’autobus fraîchement inspecté et rapidement rafistolé (Pat et Mat en ont fait le tour) à Saint-Donat. Y’a quand même des affaires pires que ça dans la vie que se promener dans ce coin de pays. Au tournant d’une courbe ou au sommet d’une montée, y’a des paysages qui valent vraiment le coup d'œil ! Mon coup de cœur, la montagne Noire qu’on longe sur plusieurs kilomètres. C’est clair que je vais revenir me taper une couple de sentiers sur ses flancs.

           Arrivé au garage de Saint-Donat, je stationne l’autobus et repars rapidement avec un autre dont je fais le tour rapidement. La ronde de sécurité a déjà été effectuée le matin, je pars donc sans tracas. Je traverse le village et reprends allègrement la 329 vers le sud. Après quelques kilomètres, je réalise qu’il n’y a plus de liquide lave-glace! Ce n’est pas long que mon pare-brise se couvre d’un voile tout blanc et rapidement les paysages environnants sont pas mal moins féériques. Évidemment, je lève le pied, mais ça reste tout de même une route rapide où roulent beaucoup de camions poids lourds, y’a peu ou pas de place pour se ranger et de toute façon je n’ai pas de bidon de secours pour remplir le réservoir.

          Je continue donc de rouler en me tortillant, dans le but de voir la route à travers les minces interstices laissés par les essuie-glace. C’est loin d’être génial l’affaire. Plus ça va, plus la visibilité est nulle. Chaque véhicule que je laisse me dépasser en rajoute une couche. Je me parle tout seul et serre le volant de plus en plus. Arrivé au village de Lantier, pas l’ombre d’une station-service où je pourrais m'arrêter. Je poursuis donc ma route en tentant de rester dessus, pas mal moins relax qu’à l'aller. L’adrénaline comme passager. Heureusement, chemin faisant, la chaussée s’est quelque peu asséchée et je peux y voir un peu plus loin que mon nez. Je souffle enfin lorsque je vois apparaître le stationnement du garage dans le dernier virage.

          Évidemment, je suis encore ici pour vous en parler même si ce n’est pas l’expérience dont je suis le plus fier. Avec le recul, je réalise la témérité de ce parcours. C’est clair que je ne le referais pas de la même manière. Pour citer Boileau :  (non, ce n’est pas un confrère chauffeur) “Hâtez-vous lentement et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage”.  OK man, c’est noté. 

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