Le lendemain on m’envoie chercher un groupe de la polyvalente de Sainte-Adèle pour une journée ski au Mont-Blanc. Après plusieurs minutes d’attente que je passe à regarder ces dévaleurs de pentes se préparer on m’informe qu’on a réservé un autobus de trop. C’est de valeur. Je retourne allège vers le garage pour apprendre qu’une autre virée à Wentworth m’attend plus tard. J’ai donc retrouvé Eugénie, Emma, Romy, mes cerfs et les autres en après-midi. Wentworth-Nord m’est apparu plus sympa et beaucoup moins stressant que la veille. Deux des agitateurs de fond de bancs m’ont tapé le poing en sortant. Yeah Yo! Respect!
Le jour d’après, j’ai droit à un voyage dans le temps. Je dois conduire une équipe de hockey de la polyvalente des Monts de Sainte-Agathe du même nom, jusqu’à Deux-Montagnes.
Là, dans cette ville où j’ai fini mon secondaire il y a combien de temps? Quarante-quatre années à peine? Presque comme hier quoi.
Les jeunes ont fait la chaîne pour entrer leurs poches d’équipement et leurs bâtons par la sortie de secours en arrière, le trajet se fait bien, quoiqu’un moment donné cherchant à mettre du chauffage, j’ai actionné accidentellement l’ouverture de la porte. Les feux intermittents rouges et le stop déployé pendant quelques secondes sur l’autoroute à 100 km/heure… Ça a dû faire son petit effet derrière l’autobus. Note à moi-même : Pas ce piton-là !
Je me retrouve donc dans les gradins à regarder des matchs de hockey interscolaire dans cette ville où j’ai fait les 400 coups. Plein de souvenirs se bousculent. Je me gèle les fesses en mangeant du steak d’aréna en me disant qu’à une époque pas si lointaine, c’est mon père et ma mère qui faisaient la même chose. Patinant sur la bottine, ma carrière de hockeyeur fut plutôt brève, mais juste assez longue pour que mes parents se tannent de faire le taxi pour nous reconduire ma soeur et moi à une activité ou une autre. Dès mes seize ans, ils m’ont donné les clefs de l’auto. Tiens mon jeune, chauffe-toi, toi-même. Ma dernière année de secondaire. Il y a combien de temps? Quarante-quatre années à peine? Presque comme hier quoi.
Un beau Pontiac Le Man 1976 brun avec un maudit gros moteur 450, 8 cylindres, 4 barils. Le genre de char qui prendrait deux jobs à temps plein aujourd’hui question de pouvoir payer l’essence pour le faire rouler. Maudit que j’ai eu du fun avec ce bazou-là ! Je passe sur les vertes et les pas mûres de ce qui s’est passé dans ce vieux Le Man que j’ai usé à la corde. Il aurait pu rouler encore et encore, n'eût été la carrosserie qui le supportait. Vers la fin de sa vie utile, on voyait à travers le plancher. Un matin après que je me sois couché sur les petites heures, ça a sonné à la porte du bungalow familial. Un voisin est venu nous avertir que le feu était pogné dans le char ! La chaleur du catalyseur avait allumé le tapis et ça boucanait que le diable ! Mon père avait sorti le boyau pour éteindre ça et patenteux comme pas un, il avait bouché le trou avec des bouts de tôle et pour être sûr que ce soit étanche, il avait recouvert le tout d’un fond de poche de ciment qui traînait dans le garage. À ce jour, je ne connais personne à part moi qui ait conduit un véhicule ayant un plancher de ciment. Y’a pas à dire, je ne glissais pas l’hiver avec cette auto là ! Je serais venu volontiers me perdre dans les chemins sinueux de Wentworth sans problème au volant de mon Le Man!
Que d’aventures et de virées vécues à bord de ce véhicule. Contrairement à mes parents, je n'ai jamais eu mon voyage de chauffer. Les lifts que j’ai donnés ! C’est clair que ma vocation de chauffeur de taxi ne vient pas d'ailleurs que là.
Ce périple à Deux-Montagnes m’a fait voyager dans le temps. L’année de mes seize ans. Mes joies, mes peines, mes rêves, mes amours et mon premier char !
J’en ai fait du chemin depuis. Quarante-quatre ans, c’est presque comme hier avec juste un peu plus de kilométrage. Pourvu que la carrosserie tienne le coup, j’ai bien l’intention de continuer de rouler.
Que de beaux souvenirs!!! C’est vrai elle a tellement roulé!!!
RépondreEffacerOui elle a dû vider une couple de nappes pétrolifères ;-)
EffacerTellement un beau texte! Torrent de nostalgie! (C'était l'indice...)
RépondreEffacerMerci ma chérie ! Je t'ai reconnue.. xx
EffacerPontiac Le Mans ! Avec un S ! mais cest ptete une joke, my man...
RépondreEffacerJ'me doutais bien qu'un man me reviendrait là-dessus ! ;-)
EffacerPi en 1976 c'est un 455, pas un 450... ces quelques pouces cube font toute la différence... man...
RépondreEffacerToute ! En même temps je me demande si ce n'était pas un 405. Anyway il coutait cher de gaz pareil..
EffacerOuin ça fait dur mes commentaires, man... C'est que j'avais un El Camino dans le temps, avec un 305 pc... 5 litres c'est pas pire mais 7.5 L (455 pc) c'est mieux ! Vu que Chevy avait un 454, le 455 de Pontiac ça te mettait sur la map, quoi...
RépondreEffacerJ'ai revendu le El Camino, à Contrecoeur (avec un C) vu que ma blonde avair deja un char... ahhh les blondes...
J'les trouve correct tes commentaires. Me reste juste à savoir qui c'est qui les a écrit !? ;-)
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