dimanche 16 juin 2024

Tour de Machine

Dernière semaine avant la fin de l’année scolaire. Déjà. Enfin. Je n’ai pas la même satisfaction que ceux et celles qui ont débuté dès l’automne mais bon, le sentiment général de libération qui règne chez mes camarades chauffeurs et chaufferettes (sic), les enseignants, brigadiers/ères et bien évidemment chez les élèves est plus que palpable. L'effervescence dans l’autobus est manifeste et j’ai l’impression que la semaine qui vient va être assez rock n’ roll. 


Une autre étape de franchie dans mon parcours de vie. Ça aura été plein de surprises et de découvertes. La rencontre avec ces petits humains aura été majeure à plein d’égards. Moi qui ai choisi de ne pas être père, me suis retrouvé dans un monde où l’enfance prédomine. Cet immersion m’a bien entendu confronté face à l’individu que je suis, à mon rapport avec ces autres êtres humains indépendamment de leurs âges. Une aventure révélatrice, sensible et pour le moins passionnante.


Pourtant, avec le peu de recul que peuvent avoir ces six derniers mois, je réalise que le carburant qui continue encore et toujours de me propulser, c’est la route. De rouler jour après jour sur ces routes souvent improbables sur un territoire à la géographie définitivement variable, dans ces côtes et vallons, dans ces chemins de garnottes défoncés ou sur ces routes ou la neige rends l’accès difficile voire dangereux, de monter difficilement sur des pentes où des paysages hallucinants t’attendent au sommet, tout ça reste pour moi le moteur qui me permet de continuer à avancer.


Y’a sans doute un moment dans ma vie où cette évidence s’est confirmée. Que cet état de mouvement et de vélocité s’est imposé. Toutes ces années taxi me l’ont bien apprises, la route c’est mon exutoire, c’est mon remède. D’être au volant, c’est de reprendre le contrôle sur la partie de moi qui cherche inconsciemment à rentrer dans un mur. C’est la partie de moi qui tente de continuer de rouler drette. 


Aujourd’hui c’est la fête des pères. J’arrive à l’âge que mon paternel avait lorsqu’il est décédé. Il aurait pu faire encore un bon bout de route n’eut été d’un fuck à l'hôpital où il était entré pour une chirurgie mineure. Anyway. C’est lui qui m’a montré à (me) conduire. Oui, il y a eu des cours de conduite, mais ces années d’enfance à l’observer derrière le volant de sa Ford Galaxie 500 ou de son Dodge Démon à parcourir les routes de campagne pour aller ici et là. Quelle joie lorsqu’il nous disait ces avant-midi de fin de semaine : On va tu faire un tour de machine ?  Voir ses mains sur le volant, filer à vive allure les vitres grandes ouvertes. Le mouvement, l’aventure, être là dans le moment présent, mais ailleurs.


J’sais pas ce qu’il dirait mon vieux père de me voir rouler à bord de ces gros trucs jaunes sur ces petites routes cabossées. J’pense qu’il me demanderait de venir faire un tour. Envouwèye le père, embarque, on s’en va faire un tour de machine !



4 commentaires:

  1. Ya pas seulement la route. L'écriture est toujours présente elle aussi. Et nous on en profite. Merci. J'ai (presque) hâte à la rentrée des classes. Passe un bel été.

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    1. Merci. Avec les voyages nolisés qui s'en viennent, je vais sûrement revenir ici de temps à autres

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  2. Essayer de suivre la voie du père même quand on ne l'entend plus.

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    1. J'pense que même quand on essaye pas, la génétique nous rattrape..

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